Jeudi, la communauté urbaine de Lille doit décider si elle va ou non au bout de son projet de grand stade à Villeneuve-d'Ascq. Ce vaisseau de 700 millions d'euros ne fait plus l'unanimité parmi les élus, qui en appellent au concours de l'Etat. Avec un argument béton : l'Euro 2016.
C'est ce jeudi après-midi qu'aura lieu à LCMU, la communauté urbaine de Lille, le vote autorisant théoriquement sa présidente, Martine Aubry, à signer avec Eiffage le contrat de construction du Grand Stade multifonctionnel de Villeneuve-d'Ascq (55.000 places). Ce projet avait devancé ceux de Bouygues-Norpac et Vinci en février dernier, à l'occasion de la dernière historique de Pierre Mauroy à la tête de LMCU. Depuis, le choix d'Eiffage mais aussi le coût, la taille et la localisation du projet ou, de manière plus classique, la pertinence d'un tel investissement au détriment d'autres, jugés plus utiles pour la société (transport, logement, développement) ont été sévèrement remis en cause par de nombreux élus. Les Verts, pourtant alliés politiques du PS, voteront contre la délibération. En revanche, le nouveau maire de Villeneuve d'Ascq, Gérard Caudron, devrait finalement se ranger dans le camp du «oui».
Le coût total de l'ouvrage, bâti sur la zone dite de l'Espoir, à Villeneuve-d'Ascq, est estimé à 700 millions d'euros, avec l'ensemble des travaux d'accessibilité. Ces derniers mois, les communes de l'agglomération ont cherché à faire baisser le coût de la redevance à verser à Eiffage de 14,2 à 10 millions d'euros annuels pendant trente-et-un an. Comment ? En faisant la chasse aux subventions, notamment celles concernant la candidature de la France à l'Euro 2016. «Nous avons rencontré Bernard Laporte (NDLR : Secrétaire d'Etat chargé des sports), à qui nous avons demandé de faire un geste, expliquait dernièrement Michelle Demessine, vice-Présidente de LMCU, en charge du dossier. On lui a encore montré le projet sous toutes ses coutures. Il est enthousiasmé. Ce n'est pas qu'un stade de football mais un très grand équipement sportif. Pour lui, c'est une chose très importante. Il est tout à fait conscient du fait que, pour avoir l'Euro en 2016, il faut un grand stade à Lille. C'est devenu incontournable. Nous lui avons répété que, compte tenu des efforts de la communauté urbaine, il n'y aura pas d'autre grand stade comme celui-là en France.»
Michel Seydoux reste confiant
L'ancien secrétaire d'Etat au Tourisme cite l'exemple de l'OL-Land voulu par Jean-Michel Aulas, pour appuyer son dossier. «On le voit bien avec Lyon, où le stade n'est pas sur les bons rails. Nous avons demandé à ce que l'Etat fasse un effort conséquent. On ne peut pas prendre uniquement à notre charge, à celui de la Métropole, un équipement qui va servir à toute la France.» 45 millions d'euros pourraient être apportés par la région, dont le vote n'interviendra pourtant que mi-octobre, et 20 millions par le département du Nord, selon une promesse de son président, Bernard Derosier. La même somme pourrait être débloquée par Roselyne Bachelot sur le Fonds national de développement du sport. Quant au ''naming'' du stade, il reviendra finalement à LMCU, et non plus au LOSC, qui paierait de son côté 4,7 millions d'euros de redevance annuelle (1 million en cas de descente en Ligue 2).
Samedi, en marge de la rencontre de championnat Lille-Auxerre, le président du club lillois, Michel Seydoux, s'était montré relativement confiant, arguant que toute la procédure serait à refaire si le contrat (sous la forme inédite d'un partenariat-public-privé, PPP) n'était pas signé. L'offre - en particulier financière - d'Eiffage a des limites dans le temps. Quant à l'association les «2 sous du Grand Stade», elle a déjà déposé un recours contre la modification du plan local d'urbanisme (PLU). «Dans le dossier du Grand Stade, il n'y a eu aucune étude d'impact global, avance l'un de ses responsables, Bruno Bogaert. LMCU a utilisé une procédure simplifiée qui a évité un certain nombre d'études».
Source: equipe.fr
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